L’estime de soi peut se définir par le regard que nous portons sur nous-même et le sentiment global de notre valeur personnelle. L’estime de soi englobe également la confiance que nous avons en notre capacité à faire face aux défis de la vie et le sentiment d’être digne et méritant.
Je rencontre quotidiennement des personnes dans ma consultation qui présentent le sentiment de n’avoir aucune valeur personnelle. J’entends régulièrement ces personnes exprimer : « je me déteste », « je voudrais tellement être quelqu’un d’autre », « je n’arrive tellement pas à m’aimer que je ne comprends pas que l’on m’aime », etc. Je suis toujours profondément touchée par ces discours car je ressens à quel point ces personnes croient tellement comme vrais ces mots. Or, il s’agit de leur perception qui n’est pas la réalité. C’est leur réalité mais celle-ci n’est, fort heureusement, pas partagée par les personnes qui les entourent.
La vie nous met différents obstacles sur notre chemin qui ne sont pas toujours évidents à franchir. Quand nous avons un sentiment aussi dur vis-à-vis de nous-même, ces obstacles peuvent apparaitre comme des montagnes infranchissables. La littérature scientifique regorge d’articles qui ont étudié l’impact de l’estime de soi sur la manière d’appréhender la vie. Ainsi, il est couramment admis à l’heure actuelle qu’une estime de soi solide va permettre d’affronter la vie avec plus de facilité et de sérénité. Dans cet article, j’ai souhaité résumer en sept points différentes manières d’améliorer son estime de soi.
Apprendre à se connaitre favorise une meilleure estime de soi
La connaissance de soi joue un rôle crucial dans l’amélioration de notre estime personnelle. Elle nous permet d’identifier nos points forts et nos points faibles. En ayant à l’esprit les domaines dans lesquels nous sommes à l’aise, nous pouvons nous engager vers ceux où nous sommes davantage compétents. Identifier nos points faibles permet de pouvoir y être attentifs, contribue à améliorer nos compétences et nous aide ainsi à nous sentir plus confiants.
Apprendre à se connaitre soi-même passe également par la capacité à pouvoir identifier ce qu’on aime et ce qu’on aime pas. Dans ma consultation, je rencontre souvent des personnes qui expriment qu’elle ne savent pas réellement ce qu’elles aiment dans certains domaines de vie. Il est vrai qu’il est parfois plus facile de reconnaître ce que nous n’aimons pas ce qui peut aider par la suite à identifier plus aisément ce que nous aimons. Par exemple, il semble plus aisé de déterminer dans un premier temps ce que nous ne voulons plus retrouver dans son travail (horaire décalé, travail administratif, etc) avant de pouvoir identifier ce qui est essentiel. Il est intéressant de faire cet exercice pour différents domaines de vie. Le risque lorsque nous ne savons pas suffisamment clarifier ce que nous aimons ou non est de se laisser porter par les décisions des autres.
L’apprentissage de la connaissance de soi passe également par la capacité à pouvoir connaitre et reconnaitre les émotions qui nous animent. Les émotions représentent un outil capital qui nous indiquent ce que nous sommes en train de vivre. Elles renseignent également nos besoins et s’ils sont satisfaits ou non. Par exemple, la colère peut nous permettre de nous défendre ou nous faire respecter lorsque cela est nécessaire. La connaissance et la reconnaissance de notre vie émotionnelle passe aussi par la compréhension des sensations corporelles qui sont liées aux émotions. Cela peut sembler difficile d’apprendre à se connaître. Toutefois, avec la pratique, cela devient de plus en plus facile.
Cultiver l’authenticité pour avoir une meilleure estime de soi
Cultiver l’authenticité avec les autres et également avec vous-même permet de valoriser son estime de soi. Christophe André dans son livre « L’Estime de soi : s’aimer pour mieux vivre avec les autre » explique la fenêtre de Johari qui est intéressante pour travailler l’authenticité. Ce concept postule l’existence de quatre domaines : « le domaine public, la tâche aveugle, le domaine caché et le domaine inconnu ».
- Le domaine public : c’est tout ce qui est connu à la fois de vous et de votre entourage. Par exemple, on dit de moi que je suis quelqu’un de fiable sur qui on peut compter et c’est vrai.
- La tâche aveugle : c’est ce que les autres savent mais que vous ignorez sur vous. Par exemple, on peut dire de vous que vous êtes très compétent dans votre travail alors que vous pensez que vos performances sont ordinaires.
- Le domaine caché : c’est tout ce que vous connaissez de vous mais que les autres ignorent. Par exemple, je donne l’air d’être détendue alors que je suis hyper stressée. C’était tout à fait moi pendant mes études durant une présentation orale. On me renvoyait souvent que je semblais très à l’aise lors de ma présentation alors que j’avais été malade juste avant!
- Le domaine inconnu : c’est ce tout ce que nous ne savons pas encore de nous et que les autres ne savent pas non plus. Par exemple, dans de nouvelles circonstances, une personne découvre qu’elle apprécie les nouvelles responsabilités qu’on lui a confiées et qu’elle semble douée dans ce domaine.
De manière générale, tout ce qui va permettre d’augmenter le domaine public améliore l’estime de soi. Ainsi, oser exprimer ce que l’on ressent, ses pensées, ses goûts et ses choix va permettre de se montrer plus authentique. L’authenticité contribue également à enrichir ses relations sociales.
S’affirmer pour améliorer son estime de soi
En se connaissant davantage et en cultivant l’authenticité, nous sommes plus outillés pour pouvoir s’affirmer. L’affirmation de soi est un autre point qui permet de rehausser son estime et sa confiance en soi. Ainsi, exprimer ce que l’on ressent et ses besoins peut sembler difficile et inconfortable sur le moment mais va avoir un impact considérable sur l’estime et la confiance en soi. Ce qui peut rendre l’affirmation de soi compliquée est notre peur d’être jugé ou de froisser les autres.
Il existe plusieurs manières de s’affirmer et différentes approches dont la communication non violente (CNV). Il s’agit d’une approche qui repose sur quatre étapes : l’observation des faits, l’expression de sentiments, l’expression de nos besoins et la formulation d’une demande lorsque cela est nécessaire. La communication non violente permet d’exprimer ce que l’on ressent dans une situation et ce dont nous avons besoin en évitant de froisser l’autre.
Toutefois, pour parvenir à s’exprimer correctement et efficacement, il est nécessaire de gérer ses émotions au préalable. Si nous sommes ultra en colère contre quelqu’un et chargé à bloc, il sera plus compliqué d’appliquer des techniques comme la CNV. Dès lors, il est préférable dans un premier temps de retrouver un apaisement avant de chercher à communiquer.
L’expression de ce que l’on ressent permet également de donner la possibilité à ceux qui nous entourent de pouvoir nous venir en aide, de prendre conscience de ce que nous vivons et ainsi être plus sensible à ce qui nous a touché. En ne disant rien, il est peu probable qu’ils puissent le deviner.
Oser agir et en cohérence avec ses valeurs
Le manque d’estime pour soi-même ou de confiance risque de « figer » la personne et l’empêcher d’agir. J’ai eu l’occasion de rencontrer des personnes qui n’ont pas postulé à un emploi alors qu’elles avaient les compétences requises ou d’autres qui n’osaient pas se lancer dans la réalisation d’un projet important par manque d’estime. L’inaction a tendance à renforcer le manque d’estime et de confiance en soi. Oser agir aide à se valoriser et améliore son estime de soi.
En ce qui me concerne, je suis souvent plus satisfaite d’avoir pris le risque de m’aventurer dans un projet sans connaitre les résultats au lieu de choisir le confort de l’inaction. D’ailleurs, l’inaction face à un projet que je trouve important devient de moins en moins confortable avec le temps. Lorsque je reporte l’écriture d’un article de ce blog, j’ai tendance à avoir des pensées qui ne sont pas très agréables sur moi-même. Et lorsque je m’accroche et que je m’y mets, je me sens mieux!
Les valeurs représentent des principes que l’on considère comme important pour soi dans différents domaines de vie. Une valeur est différent d’un but dans le sens où elle n’est jamais atteinte mais elle est plutôt un guide, une ligne de conduite que nous suivons dans diverses situations. Ainsi, le respect, l’honnêteté, la justice, la persévérance sont quelques exemples parmi d’autres de valeurs que nous pouvons avoir. Pouvoir agir en cohérence avec nos valeurs apporte une satisfaction personnelle et davantage d’estime de soi.
Se montrer bienveillant avec soi-même
La bienveillance vis-à-vis de soi-même ou l’autocompassion est un concept psychologique qui implique de se traiter de la même façon que l’on traiterait un ami proche, avec la même bienveillance et gentillesse. Plutôt que de se juger sévèrement pour ses échecs, l’autocompassion permet de s’accepter et de se réconforter dans les moments difficiles.
L’autocompassion inclue également que souffrir et faire des erreurs sont des expériences universelles auxquelles nous sommes tous confrontés. Cela nous aide à nous sentir plus en lien avec les autres dans notre imperfection plutôt que de nous sentir isolés.
Pratiquer la pleine conscience est un moyen de développer l’autocompassion. En effet, la pleine conscience implique d’observer nos pensées et nos émotions sans les juger. Cela favorise une meilleure connaissance et une meilleure acceptation de soi.
L’autocompassion n’est pas de l’auto-apitoiement ou de l’autocomplaisance. Au contraire, elle est plutôt une façon de s’aimer et de se respecter. Pratiquer l’autocompassion peut améliorer notre santé mentale, renforcer l’estime de soi, nous aide à nous sentir plus en lien avec les autres et nous rend plus résilients face aux défis de la vie. C’est un concept que je souhaite développer davantage car il peut sincèrement aider à améliorer l’estime de soi efficacement sur le long terme.
Se fixer des objectifs
Comme je l’ai mentionné plus haut, agir et oser avancer vers ce qui est important augmente notre satisfaction personnelle et améliore son estime de soi. Ainsi, se fixer des buts, des objectifs et donner du sens à la vie que nous menons nous permet de nous sentir mieux avec nous-même. Or, je rencontre tellement de personnes en consultation pour qui se projeter dans l’avenir semble difficile. Comment construire sa vie actuelle et lui donner du sens lorsque nous ne savons pas dans quelle direction aller. Toute chose que l’on réalise démarre finalement d’une idée, d’une pensée que nous avons eue et que nous avons dû concrétiser.
Prendre soin de soi
Lorsque nous avons de l’estime pour un être cher, nous allons prendre soin de cette personne. Je ressens beaucoup d’estime pour ma famille et je vais du coup veiller à leur bien-être, à leur alimentation et à ce qu’ils ne manquent de rien. Cela peut tomber sous le sens et paraitre complètement logique. Et pourtant, nous ne nous traitons pas toujours de cette façon.
Il peut nous arriver de ne pas manger sainement, prendre soin de son corps ou de son sommeil. Nous pouvons également parfois remettre à plus tard une consultation chez le médecin ou encore la pratique d’une activité sportive alors que cela serait nécessaire. Prendre soin de soi, se « chouchouter » peut sensiblement améliorer son estime de soi et nous aide à gérer nos émotions. Lorsque nous prenons soin de nous et de notre corps, nous envoyons la puissante suggestion à notre cerveau que nous avons de la valeur.
Conclusion
Avancer sur le chemin qui mène à une meilleure estime de soi est une expérience enrichissante malgré les embûches que nous avons à franchir. Certains d’entres-vous se diront peut-être que cela n’est pas possible. Si je pense qu’il me sera impossible d’arriver au bout d’une randonnée, je risque de ne pas enfiler mes chaussures. Le principal est de croire que c’est possible, d’avancer à son rythme et avec bienveillance. Finalement, comme le dit P. Polley-Villard, : « Dans un voyage, ce n’est pas la destination qui compte mais toujours le chemin parcouru, et les détours surtout. »
Je serai ravie de pour échanger avec vous sur votre cheminement personnel. Je vous invite donc à me laisser un commentaire afin de partager vos expériences.
Si vous souhaitez en connaitre davantage sur les approches que j’utilise en thérapie, vous pouvez aller consulter ma page Facebook. Vous y trouverez des vidéos explicatives des thématiques abordées dans mon blog.
Références bibliographiques
- André, C. & Lelord, F. (2008). L’estime de soi : S’aimer pour mieux vivre avec les autres. Paris : Odile Jacob
- Branden, N. (2003). Les six clés de la confiance en soi. Editions J’ai Lu
- Fanget, F. (2006). Oser : Thérapie de la confiance en soi. Paris : Odile Jacob
- Germer, C.K. (2013). L’autocompassion : L’indulgence avec soi-même. Paris : Odile Jacob
